Aller au contenu

Mes enfants auront mon âge en 2050! Comment 2020 a modifié ma vision de leur futur?

13 décembre 2020

Multi-passionnée flexipreneure créative

Catégorie(s):

J’ai 43 ans aujourd’hui!
Le 13 décembre 2050, mon fils aura 44 ans, ma fille 42 ans (et moi 73 ).
Qu’est-ce qui les attend comme monde à cet âge? Comment sera leur vie en 2050, comparée à la mienne aujourd’hui?

Même s’il m’est totalement impossible de répondre à cette question, cela ne m’empêche pas d’y réfléchir pleinement et de m’y préparer, dans la mesure du possible, ainsi que mes enfants.

Cependant, je me rends compte que j’ai des réflexions très contradictoires concernant le futur: soit optimiste soit pessimiste, selon l’échelle sur laquelle se basent mes réflexions.

À l’échelle de notre microcosme, je me base sur notre environnement proche, vu avec notre perception et interprétation du monde et surtout nos propres actions et capacités.
J’ai tendance à être positive et voir le verre à moitié plein quand il s’agit de cette échelle: concernant mes actions et capacités, qui je suis et où je vais… Pas de déprime dans l’air, je prends ma vie en main et n’attends rien du ciel.

À l’échelle du macrocosme, qui concerne le monde en général et particulièrement celui qu’on laissera à nos enfants en 2050, j’ai plutôt tendance à voir le verre à moitié vide.
J’ai des aspirations écologiques fortes et un mode de vie qui suit la règle du plus naturel. J’ai donc du mal à voir où nous mène cette société de surconsommation, avec des besoins faussés par un formatage économique dénudé de sens.

Cette vision est un peu paradoxale, mais cela a toujours été comme ça pour moi. C’est un état d’esprit hérité de mon éducation: À notre petit niveau de microcosme, tout est possible, on ne peut pas se plaindre sans se bouger pour obtenir ce que l’on veut, mais on doit accepter et s’adapter au macrocosme sur lequel on n’a pas de prise.

Aujourd’hui, 2020 est venu réduire un peu ce déséquilibre. Car ma vision du macrocosme est moins dramatique, et mes exigences par rapport à mon microcosme se sont assouplies…
2020 a été mon année de lâcher-prise!

En quoi cette année a changé les choses

Concernant mon microcosme

Pour ceux qui avaient suivi mon article anniversaire de 2019 (les cycles de 7 ans), il a tout juste un an, j’y écrivais:

… Une impulsion à venir ? Peut-être, mais je la garde pour moi  et je laisse venir 2020 avec son lot de surprises, de joies et d‘épanouissements…
42 ans doit être l’âge au top, l’âge parfait!
En tous cas, je ne me suis jamais sentie aussi bien, avec cette sensation de liberté et de « tout est possible ». Vivant en accord avec mes valeurs, je me sens en pleine forme physique et mentale. Et je compte le rester jusque 84 ans au moins…

On peut dire que 2020 a amené son lot de surprises en effet!
C’est une année qui aura changé les choses, même dans ma vie à moi, je ne peux pas le nier…
Et je me demande si c’est possible que certaines personnes ne se sentent pas touchées ni bouleversées par cette année. Il faudrait vivre de façon terriblement isolée pour cela.
Merci de me dire en commentaire si c’est ton cas.

Le message que je donnais l’année passée valait pour un futur lointain aussi! Cet état d’esprit concernant mon microcosme est celui avec lequel je veux évoluer sans cesse et que je veux transmettre à mes enfants.

Mais en cette fin 2020, je suis un peu plus dans le lâcher-prise et le « À quoi bon? ».
Je ressens une baisse de motivation en ce qui concerne la défense de mes grandes idées écologiques.
Aujourd’hui, je préfère m’attacher à plus de concret et d’utile dans mon environnement proche. À ce qui fait sens à mon échelle…
Et j’imagine que pour mes enfants ce sera un peu la même chose. Même si j’espère qu’ils seront dans le même état d’esprit positif en 2050, et qu’ils feront ce qu’ils voudront, cela ne se fera peut-être pas avec toute la motivation que je pouvais avoir à leur âge.

Je souhaite qu’ils puissent donner le meilleur d’eux-mêmes pour atteindre leurs objectifs, quel que soit le macrocosme dans lequel ils sont plongés.
Quel que soit leur environnement, quelle que soit la misère, l’indifférence ou la richesse autour d’eux: qu’ils soient capables de se contenter de petits bonheurs et de questionner leurs besoins essentiels. D’évoluer sans cesse dans un respect et une solidarité avec le monde qui les entoure.

Concernant le macrocosme

Mes croyances pour le monde de 2050 vont de façon générale dans le sens des plus alarmistes: dû au réchauffement climatique et à l’accroissement de la population, nous devrons faire face à beaucoup plus de catastrophes naturelles et des conditions de vie bien plus difficiles. Beaucoup plus de personnes seront directement touchées par manque de nourriture et d’eau, les augmentations de température, les maladies, les inondations, les cyclones, etc… Tout cela créant aussi un climat social bien plus défavorable qu’aujourd’hui.

La société telle qu’on la connait sera brisée et de nouveaux systèmes devront être mis en place…

Cependant, 2020 nous a prouvé qu’il était possible de renverser un peu la vapeur en matière de direction prise par cette société. Rien que cela mérite un état d’esprit plus positif.
Nous avons aussi pu constater que la plupart des personnes pouvaient s’adapter à des obstacles inattendus et extrêmes, quand c’était nécessaire.

Pourquoi 2020 était une année de lâcher-prise

En plus des leçons évidentes à tirer de 2020, citées juste ci-dessus, il y trois autres raisons pour lesquelles j’ai un peu lâché prise cette année:

1. La pollution numérique a explosé

Aujourd’hui, plus que jamais, nous nous posons la question de l’impact écologique des sites web que nous créons avec Cobea, la coopérative avec laquelle je travaille, qui défend des projets d’économie sociale, éco-responsables et culturels.
Or, avant d’en arriver au secteur de la communication digitale, je suis passée par celui de l’aéronautique et de la mode. J’ai quitté le premier car trop peu créatif pour moi. J’ai quitté le second, car trop peu éthique…

Mais quoi que je fasse, il semble que je ne sois jamais dans des chemins suffisamment verts et dépourvus de toutes incidences sur la dégradation de notre environnement. Pas assez par rapport à mes aspirations, en tous cas.
Je fais partie d’un macrocosme qui me dépasse, j’y suis liée, interconnectée et complètement dépassée… Plus que jamais je dois l’accepter…

2. Mes enfants grandissent

Ils affirment de plus en plus leurs propres choix. Même s’ils ont été élevés avec une certaine conscience écologique, ils ont les mêmes intérêts que la plupart des ados.
Et ces intérêts ne se placent pas dans le stress et les règles à suivre concernant la sauvegarde de la planète. Je ressens le paradoxe de répéter qu’on fait tout cela pour leur avenir alors que de façon générale, ils veulent qu’on les laisse vivre tranquilles.

Au final, ils ont sans doute raison, et cette année 2020 a renforcé mes remises en question: Pourquoi je m’acharne à faire attention à tout ce que je peux pour dépenser le moins d’énergie, générer le moins de déchets possible, utiliser le moins de produits possible, produire le moins de gaz à effets de serre possible.
Au nom de quoi ?
Sachant que de toute façon, mes enfants (comme moi, toi et tous les autres) devront s’adapter à ce qu’il y aura comme monde pour eux en 2050…

3. La planète nous survivra

Il semble que nos comportements nous détruiront bien avant de détruire la nature qui nous entoure, et pour moi ce n’est pas rien de le conscientiser.
Tout le monde doit rester responsable de ces actes et quand ils deviennent un problème pour les autres vivants, ça ne me va pas du tout!
Même si la dégradation actuelle de la planète est terrible et devrait être bannie, savoir qu’elle se régénérera dès qu’on s’en ira est d’un grand réconfort pour moi…
À moins qu’un jour, nous prenions enfin tous conscience que c’est nous qui dépendons d’elle et devons nous y adapter, pas l’inverse…

Ce qui fait sens au final

Mes aspirations écologiques sont-elles égoïstes?

Les raisons pour lesquelles j’ai adopté mille et une attitudes éco-responsables sont plutôt claires: il s’agit bien de répondre à mes envies au niveau de mon microcosme. Même si j’ai toujours revendiqué que c’était pour la planète, je dois me rendre à l’évidence: je suis capable de lâcher prise à ce niveau-là, mais pas du tout sur ce qui fait sens pour moi: un mode de vie au plus naturel, en me concentrant sur l’essentiel, le concret et l’utile.

Par exemple, acheter bio emballé dans du plastique n’a jamais eu de sens pour moi. Car le bio n’a jamais été une question pour ma propre santé, mais bien pour la santé de la planète. De plus, cela n’a rien de naturel de manger des aliments qui sont restés emballés dans du plastique, donc cela n’a aucun sens, selon ma perception des choses.
D’ailleurs déjà enfant, sans savoir cela, j’avais un fameux problème avec les déchets qui ne sont pas recyclables. J’ai ce souvenir clair de mon père qui m’explique avec enthousiasme qu’on peut trier et déposer certains déchets dans des poubelles spécifiques que les camions passeront chercher pour les faire recycler… Aucune autre famille qu’on connait ne fait cela à l’époque, c’est le tout début, je partage l’enthousiasme de mon père et revoit encore clairement la cour de mon enfance, les crochets auxquels pendent nos poubelles…
Et oui, je sais, c’est très étrange comme souvenir d’enfance.
Je regardais déjà chaque déchet produit en me demandant ce qu’il allait devenir une fois jeté et quelle était son utilité.

Tout cela pour dire que mes comportements sont profondément ancrés en moi, je ne les ai pas adaptés juste pour les questionnements écologiques des dernières décennies. Mais j’applaudis toutes les initiatives éco-responsables mises en place à l’époque actuelle, car cela aide beaucoup…

Mon père m’a aussi donné assez tôt la conscience de l’énergie gaspillée d’une simple ampoule allumée. Les réparations et la récup en tout genre…
Tout le reste est venu s’ajouter naturellement par la suite: les produits polluants à exclure, l’alimentation naturelle, l’expérience dans le textile, la prise de conscience du coût énergétique d’un vol au service de ma passion du voyage, la vie sans frigo…
Et depuis 2020, je fais principalement les courses en vélo (1h dans ma campagne).

Mon lâcher-prise serait donc un peu égoïste, tout comme mon mode de vie et ce que j’en impose à mes enfants. Parce que c’est plus fort que moi et c’est ce que je sens que je dois faire… pour être bien avec ma conscience, à l’échelle de mon univers.

Et toi, qu’en penses-tu ?

6 commentaires

  1. karine tagnon sur 16 décembre 2020 à 23h26

    Bien dit Lorraine, tes questionnements sont les mêmes que les miens et c’est rassurant de te lire, c’est du culot de le dire franchement, ton texte me déculpabilise….

  2. Neve david sur 16 décembre 2020 à 21h50

    Très juste !!! Merci Lorraine !
    Moi qd je revois la cour je voix des poulets ss tête qui me courent après 🤣 et devoir rassurer Arnaud qui pleure

    • Lorraine Frennet sur 17 décembre 2020 à 20h11

      ah ah ah ! 😀 À chacun ses souvenirs… merci d’avoir pris soin de mon frère! Depuis lors il a fait du chemin. (il ne pleure plus) 😉



  3. Stilmant Fred sur 16 décembre 2020 à 9h51

    Tes pensées sont très profondes et font plaisir à lire. Cela me rassure, quelque part. Le moral des troupes n’étant pas au beau fixe, actuellement, tu offres un coup de boost avec ton texte.
    Bien à toi Chaton✌️

    • Lorraine Frennet sur 16 décembre 2020 à 10h20

      Eh merci Chat !!! Tu n’es pas le seul à me le dire et j’avoue que je suis soulagée car j’ai hésité à le publier comme ça. Un peu peur que ça fasse l’effet contraire. Et pas toujours clair dans ma tête tout ça… 😉
      Bises



Laissez un commentaire





Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Faire défiler vers le haut